L’éditorial du journal de Mens de Septembre m’a quelque peu énervé. Le maire de Mens y annonçait le renvoi aux calendes grecques du projet de déviation entre les départementales D34 allant à Monestier et D526 allant sur la Mure . Cela pour cause de triplement soudain de l’estimation du coût des travaux! J’ai donc commencé une petite enquête personnelle dont voici le « rapport intermédiaire ». Je suis preneur de toute information étayée pour éclaircir le sujet!
La géologie de la zone:
La présence d’argile bleue, n’était pas précisément connue à l’origine, mais le secteur était néanmoins connu pour être plus ou moins instable, compte tenu de la nature du sous-sol. Cependant le chemin qui relie le pont des planches à la RD 34, coupant le tracé de la future déviation au niveau de la zone affectée par cette argile bleue, et qui voit passer chaque année des dizaines de remorques agricoles dont le poids à l’essieu égale, voire dépasse, le poids maximum autorisé en France, ne subit que de faible contrainte et ne fait l’objet que de peu d’entretien. Par ailleurs, il est connu que la RD 526 en direction de Clelles est construite à flanc de coteau sur de l’argile bleue : la zone des Plantas fait donc régulièrement l’objet de rechargements pour palier aux affaissements du terrain.
La première étude: janvier 2005
Une première étude de cette construction a été confiée à la subdivision de l’Équipement de Mens. Celle ci a décidé de ne pas procéder à des études géotechniques et à prévoir la construction d’une route d’architecture classique. La future déviation, longue de 630 mètres, est prévue pour un trafic de seulement 600 véhicules/jour (12 000 véhicules/jour pour le possible futur autoroute A51 par Gap). Elle sera dans un endroit encaissé, elle ne pourra donc que « gondoler » et pas glisser, ce qui aurait pu être corrigé par un rechargement limité tous les 2 à 3 ans pour un coût de 10 à 20 000 euros. La dépense a été estimé à environ 500 000 euros.
La deuxième étude: juillet 2007
Le projet est toujours suivi par le service de l’Équipement de la Préfecture mais, depuis la fin 2006, par la subdivision de Grenoble. Une nouvelle équipe de techniciens et d’ingénieurs a pris le relais de ceux de l’ancienne subdivision de Mens, tant du point de vue de la technique que de la responsabilité de maîtrise d’œuvre. Elle vient de procéder à une nouvelle estimation du projet pour un coût de 1 500 000 euros, 3 fois supérieur à la précédente! La nouvelle équipe a cette fois procédé à une étude géotechnique qui a conclu à la nécessité de décaisser le parcours de la route sur un mètre de profondeur pour y mettre du matériel drainant. Dans cette hypothèse d’aménagement lourd, la route serait évidemment plus stable sans besoin de rechargement régulier.
Certains estiment que même avec cette solution technique, l’estimation de 1.5 millions d’euros est surestimée compte tenu de la situation géographique des travaux, et de la possibilité de trouver non loin du site, des matériaux de bonne qualité à prix compétitifs. Le maire de Mens parle d’environ 1 million d’euros hors taxe soit environ 1.2 millions TTC.
Les conséquences
Cette route, bien que reliant 2 départementales est une voie à caractère communal. La mairie de Mens, se basant sur la première évaluation avait réussi à obtenir un maximum de subventions: 80 000 euros de l’état par la dotation globale d’équipement, 115 000 euros du conseil général et 50 000 du ministère de l’intérieur via notre député…pour environ 50% de la dépense totale. Pour les 50% restant, elle avait dégagé un autofinancement suffisant, évitant de recourir trop largement à l’emprunt. Les travaux devaient avoir lieu courant 2007…
Le maire de Mens estime devoir suivre les recommandations de la seconde étude. En effet, aucune entreprise n’acceptera de suivre les recommandations de la première étude en connaissant les mises en garde figurant dans la seconde étude suite à l’étude géotechnique. Le plan de financement n’est plus du tout adapté à ce nouveau chiffrage et tout est donc à refaire. Il faudra donc encore patienter encore quelques années avant de voir diminuer le nombre de camions vrombissant passer à quelques centimètres des enfants se rendant à pied à l’école à travers les étroitures de Mens. Cela est d’autant plus regrettable que, moyennant un aménagement du Y à la jonction entre la D526 venant de Clelles et la D34 venant de Monestier de Clermont, on aurait pu également dévier les véhicules lourds venant de Clelles et se rendant sous sur Monestier soit sur la Mure en passant par la déviation. Cet aménagement, entre 2 départementales est sous la responsabilité du conseil général.
La jonction D526-D34
N’étant pas spécialiste de géotechnique, je ne peux juger de la qualité des différentes études. En tant que citoyen, je suis en droit de m’irriter que les services techniques laissent nos élus partir sur des demandes de subventions éreintantes pour qu’ensuite d’autres techniciens changent totalement la donne et fassent tout repartir à zéro. Cela me semble la preuve d’une administration qui fonctionne mal!
Le futur accés de la déviation depuis la D34 de Monestier de Clermont
Olivier DODINOT
Le journal de Mens de Septembre 2007: http://pagesperso-orange.fr/mairiemens/histo/journal78.pdf
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