J’adore la conclusion…http://www.dailymotion.com/video/k60HZw5jLSm8Dqq0j3 Et un article du journal « La croix »
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Il y a onze ans, les habitants d’une île danoise se sont lancés dans l’aventure des énergies renouvelables en construisant un parc d’éoliennes offshore et onshore. SAMSO (Danemark), de notre envoyée spéciale. |
Samso est à l’image de ce vieux moulin qui tient encore droit dans la verte campagne de cette petite île danoise de 4 200 habitants et de ces 21 éoliennes plantées entre terre et mer. Un pied dans le passé, un pied dans le futur. Ce saut, les habitants de l’île l’ont fait en 1997. À cette date, le gouvernement danois lançait un concours qui avait pour objet de sélectionner un projet capable, en quelques années, de transformer une zone géographique délimitée en un modèle exemplaire sur le plan énergétique. L’objectif étant d’assurer 100 % de son indépendance énergétique par des sources renouvelables. À l’époque, la consommation énergétique brute (chauffage, électricité et transport) de Samso était presque entièrement basée sur les combustibles fossiles. Le défi était donc d’arriver en dix ans à s’en passer pour assurer les besoins en chaleur et en électricité ; d’autre part, à rendre le secteur du transport plus propre, en réduisant la consommation de carburants fossiles et en remplaçant ces derniers par des carburants alternatifs.L’aventure n’aurait pu se faire sans un homme, Soren Hermansen, actuel directeur de l’académie de l’énergie, installée dans un bâtiment « propre » complètement futuriste. Natif de Samso, c’est lui qui a proposé à la population un plan énergétique sur dix ans comprenant dans un premier temps l’installation de 11 éoliennes sur l’île. Samso est très ventée et possède donc un potentiel important justifiant des investissements lourds en turbines. « Encore lui fallait-il emporter l’assentiment de la communauté, les fermiers, la municipalité, les personnes âgées. Il fallait que ce soit leur projet. Sans quoi, sa réalisation aurait été impossible », explique Jasper Kjems à l’académie de l’énergie.La situation économique difficile de l’époque a joué en sa faveur. « Après le départ de plusieurs sociétés de l’île et la disparition d’un certain nombre d’emplois, aux abattoirs notamment, les habitants avaient besoin de se mobiliser autour d’un projet commun. » Les conditions d’investissement étaient très favorables, compte tenu des incitations fiscales du gouvernement à l’époque et de la garantie qu’il apportait. Celle-ci a permis à ceux qui n’avaient pas les fonds d’emprunter auprès des banques qui, ayant la garantie de l’État, n’ont pas hésité à accorder des prêts. Les particuliers ont ainsi rapidement rentabilisé leur investissement.De nombreuses réunions se sont tenues autour du projet, pour discuter entre autres de l’emplacement des éoliennes. Convaincre la population d’accepter le projet n’a pas été chose facile. « Il a fallu combattre les préjugés », se souvient Inge Dorthe E. Larsen, agent immobilier. Elle-même reconnaît s’être tenue à l’écart du projet au début. « Et puis je me suis laissé convaincre », au point de devenir membre du conseil d’administration de la turbine numéro 1, achetée par une coopérative de 300 habitants. « Il y avait les sceptiques, reconnaît Jasper. Ceux qui pensaient que les éoliennes allaient faire fuir les touristes, allaient provoquer des nuisances sonores ou provoquer la mort des oiseaux. En fait, il faut être très près pour être gêné par le bruit et les touristes sont encore plus nombreux qu’auparavant. La publicité faite autour de Samso et son projet énergétique attirent un tourisme différent, plus écologiquement responsable et de nombreuses visites d’hommes politiques, de journalistes et d’étrangers en général, intéressés par cette expérience. »Samso est l’exemple type d’un projet communautaire. « Dès le début, on a créé un bureau de l’énergie avec des gens capables de répondre aux interrogations. On a trouvé les bons représentants qui relayaient les inquiétudes de la population. Aujourd’hui, je peux dire sans me tromper que les gens de Samso sont fiers d’appartenir à une île verte, connue pour utiliser sous toutes ses formes les énergies renouvelables. Cela a renforcé leur identité. Peut-être est-ce leur mentalité de pionnier qui les a aidés à se lancer dans cette aventure. On avait le sentiment général qu’il était possible de faire quelque chose et on l’a fait. Et ça fait du bien. Le projet a soudé la communauté. »
Jorgen Tranberg regarde le chemin parcouru en homme d’affaires avisé, propriétaire à lui seul d’une éolienne ! Il vit confortablement et heureux au milieu d’un troupeau de 145 vaches laitières. Sa ferme ultramoderne est située dans un périmètre cerné de cinq éoliennes. Non content de produire du lait vendu dans tout le Danemark, il possède aussi plusieurs hectares de champs de pommes de terre et de légumes. Sa conversion à l’écologie était avant tout motivée par le rendement financier. « Je me suis informé, j’ai beaucoup lu. Je savais que le vent de la mer est ce qu’il y a de mieux pour les éoliennes. Quand j’ai acheté la mienne, le prix de l’électricité était garanti par l’État. » Une bonne affaire qui fait de lui un agriculteur très prospère d’autant que le prix de l’électricité, après avoir baissé, remonte. Jorgen a été l’un des premiers à se laisser séduire par le projet et a proposé que l’une des éoliennes soit construite sur ses terres. Il affirme que le bruit des turbines ne le gêne pas. « On les entend lorsqu’il y a peu de vent. Les gens se plaignent davantage de l’ombre sur la maison. Ça se produit environ deux fois par an. Dans ce cas, on peut arrêter l’éolienne pendant deux heures, le temps que le soleil tourne. » Il est aussi propriétaire d’une part d’une turbine offshore. « Elle marche très bien, produit beaucoup d’électricité. Mais c’est plus risqué. On a eu quelques surprises. L’assurance par exemple qui a coûté deux fois plus cher que prévu. La maintenance est très importante et plus difficile en mer. » hors-bord et part respirer l’air du large. » Je pourrais m’arrêter de travailler. Mais rester là à ne rien faire, c’est pas une vie. Vous savez on ne découvre pas l’écologie ici, il y a longtemps que dans nos fermes au Danemark, on se chauffe en refroidissant le lait. Ça aussi, c’est de l’énergie renouvelable ! » projet de conversion aux énergies renouvelables, Samso peut se vanter d’un bilan largement positif. L’île est aujourd’hui autosuffisante à 100 % pour l’électricité produite par le vent. Sur la totalité de l’électricité produite, l’île n’en consomme qu’un quart, le surplus est dirigé sur le réseau national danois. À eux seuls, les habitants de Samso peuvent se vanter de remplir les objectifs de Kyoto. L’île, affirment-ils, n’émet pas de gaz carbonique ! Reste encore à trouver comment se passer totalement du pétrole utilisé encore pour les transports. Des études sont en cours pour utiliser le surplus d’électricité pour la fabrication d’hydrogène ou de piles au lithium pour alimenter les voitures. Le vélo, certes populaire, en a découragé plus d’un les jours de grand vent ! Agnès Rotivel |
En savoir plus (in english): http://blog.gogreensolar.com/2008/07/renewable-energy-island-sams-denmark.html
Et chez nous, ça démarre quand ?
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