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Archive journalière du 16 nov 2008

Pinocchio

Pinocchio dans Politique nationale radB8A58

Se situant désormais « dans l’opposition à Nicolas Sarkozy », François Bayrou a qualifié dimanche de « Pinocchio » ceux qui, au Parti socialiste, excluent toute alliance avec le MoDem aux élections, alors que la question a été au centre du congrès du PS à Reims.

Les partisans de Ségolène Royal d’un côté, et ceux de Martine Aubry, de Bertrand Delanoë et de Benoît Hamon de l’autre se sont déchirés ce week-end sur la question de savoir s’il fallait envisager de s’allier avec les centristes aux élections nationales. La candidate à la dernière présidentielle défend une telle idée, violemment contestée au sein du parti. « Je ne veux pas que Nicolas Sarkozy ou François Bayrou soient les vainqueurs de ce congrès », a notamment lancé samedi Bertrand Delanoë.

Candidate au poste de Premier secrétaire, Martine Aubry plaide aussi pour un PS « ancré à gauche ». Incapables de trouver un accord pour constituer une majorité, les socialistes se sont séparés dimanche sur un constat d’échec.

Ce bilan est « entre tragi-comique et désespérant », a estimé François Bayrou lors du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI, jugeant que le PS « est au bout d’un cycle ». Il a en particulier fustigé ceux qui rejettent toute alliance avec son mouvement.

« Quand ils disent ‘nous n’aurons jamais de contact avec le centre’, s’ils étaient un Pinocchio (…), ils ne pourraient plus entrer dans une pièce » à cause de la taille de leur nez, a-t-il ironisé.

Le président du MoDem a dénoncé « ceux qui montent à la tribune pour dire ‘jamais, jamais de contact’ » avec le « MoDem des intouchables », alors que « ceux-là (…) eux-mêmes ou (…) leurs amis ont fait dans leurs élections locales alliance avec des responsables locaux du MoDem ». François Bayrou faisait notamment allusion à Martine Aubry, qui s’est alliée avec les centristes à Lille.

Il s’est néanmoins gardé d’exprimer une préférence entre Ségolène Royal et Martine Aubry, candidate à la tête du PS. De toute façon, « si j’exprimais un souhait, ça desservirait probablement ceux à l’égard desquels je formerais des voeux ».

Refuser toute alliance avec le centre, c’est dire selon lui: « je choisis que (…) Nicolas Sarkozy reste en fonction pendant 10 ans ». C’est « un choix partisan, sectaire, fermé qui favorise le maintien au pouvoir de ceux qui sont aujourd’hui autour de Nicolas Sarkozy », a accusé François Bayrou.

Or, « dans dix ans, de l’irrémédiable aura été produit pour la société française », a-t-il averti. Et « on va se croiser les bras comme ça simplement parce que l’étiquette du voisin ne satisfait pas? ».

En attendant, « je suis dans l’opposition à Nicolas Sarkozy », a-t-il lâché. « Mais je suis dans une opposition particulière qui est capable de dire ‘oui’ quand ça va bien » ou « quand les choix sont cruciaux pour le pays ».

Près d’un Français sur deux (47%) pense que le Parti socialiste, à l’avenir, devrait passer en priorité des alliances avec le centre, selon un sondage Ifop paru dans « Dimanche Ouest France ».

Pour 31% des personnes interrogées, le PS devrait plutôt conclure des alliances avec les autres partis de la gauche: le Parti communiste, le Parti radical de gauche et les Verts. Enfin, 17% des Français privilégieraient une alliance du PS avec le parti d’Olivier Besancenot.

Source:http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20081116.FAP8188/francois_bayrou_au_coeur_des_dechirements_socialistes.html




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