On parle beaucoup du 10 ème anniversaire de l’Euro. On parle moins de son extension progressive à tous les pays d’Europe. Commencé à 12, il a été rejoint par la Slovénie en 2007, Malte et Chypre en 2008 et voici maintenant la Slovaquie. La Slovaquie devance ses grands voisins d’Europe de l’Est en adoptant l’euro le 1er janvier 2009 avec l’espoir que la monnaie européenne la protégera de la crise économique mondiale.
La Slovaquie est le deuxième ancien pays communiste après la Slovénie à entrer dans la zone euro dont elle deviendra le 16e membre.
L’adoption de l’euro, qui marquera en 2009 ses dix ans, vient parachever dix années de transition économique qui ont vu passer ce pays de 5,4 millions d’habitants du statut de dernier de la classe dans la région à celui de champion en matière de croissance économique.
La crise économique mondiale a mis en exergue les difficultés des nouveaux entrants dans l’UE issus de l’ex-bloc soviétique, ce qui fait dire à beaucoup qu’il faudra plusieurs années avant qu’un autre pays de la région puisse suivre son exemple.
« La Slovaquie a bénéficié d’un excellent calendrier. C’est peut-être une coïncidence mais tout est arrivé au bon moment », souligne Miroslav Plojhar, économiste à JP Morgan à Londres.
« La décision est intervenue au sommet d’un cycle », ajoute-t-il.
La Slovaquie, membre de l’UE depuis 2004, a enregistré l’année dernière une croissance record de 10,4% grâce notamment à l’essor de ses usines d’automobiles, ce qui lui a permis de réduire son déficit budgétaire.
Bratislava a par ailleurs bénéficié des effets positifs de l’adoption en juillet d’un taux de change fixe entre la couronne et l’euro. Elle a ainsi été relativement épargnée par la crise financière qui a affecté ses voisins : la Pologne, la Hongrie et l’Ukraine.
La Pologne, dont la monnaie a perdu un quart de sa valeur depuis l’été, s’est fixé pour objectif d’adopter l’euro en 2012 mais le gouvernement fait face à une forte opposition.
La Hongrie de son côté a été contrainte d’avoir recours à une aide du Fonds monétaire international mais son économie devrait se contracter en 2009 et la Banque centrale milite pour des réformes structurelles afin d’éviter une nouvelle crise.
« Je peux dire que les pays voisins nous envient d’avoir adopté cet objectif en 2006, d’avoir rempli les critères et de pouvoir avoir l’appui de cette solide monnaie européenne », a déclaré à Reuters le Premier ministre slovaque Robert Fico, le 8 décembre.
Les pays d’Europe de l’Est membres de l’UE, tous censés adopter l’euro un jour ou l’autre, doivent au préalable juguler leur inflation et réduire les déficits publics afin de satisfaire aux critères d’adhésion à l’union économique et monétaire.
« A l’exception de la Slovaquie (…), partout ailleurs les budgets se sont améliorés seulement parce que les économies ont bénéficié d’une croissance plus rapide que prévu », souligne Miroslav Plojhar. « Mais les problèmes (de déficit) n’ont pas disparu. Ils ont justé été temporairement éclipsés par une forte croissance ».
L’adoption de l’euro comporte toutefois un certain nombre d’écueils. Une fois dans la zone euro, les Etats membres n’ont plus de flexibilité au niveau des parités de change pouvant servir à absorber des chocs afin de corriger des déficits extérieurs importants.
Source: http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLT58724420081229
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