Hier le Dauphiné libéré annoncait la démission de Luc Puissat, président du SAT, las des aternoiement de certains élus concernant la fusion des communautés de commune du Trièves.
Voiçi sa lettre de démission de la Communauté de communes et du Syndicat d’Aménagement du Trièves, lettre qu’on peut trouver sur son blog : http://lelanchatrou.canalblog.com/. Par la même occasion, il annonce l’étude par sa commune du rapprochement avec la métro de Grenoble. Un élu courageux et un beau gachis !
Luc PUISSAT
Maire de Miribel-Lanchatre
Président du SAT
Président du SIGREDA
Vice-Président du SIVIG
Monsieur Eric LE DOUARON
Préfet de l’Isère
Place de Verdun
38 000 GRENOBLE
Miribel, le 28 novembre 2010
Monsieur le Préfet,
Je défends depuis 2004 autant qu’il m’est possible le projet d’un regroupement des structures intercommunales du Trieves car je pense que ce périmètre est le plus à même de permettre de mener des politiques ambitieuses pour notre territoire et pour ses habitants.
En 2007, la Communauté de communes de Monestier – celle à laquelle la commune de Miribel Lanchâtre appartient – a rejeté ce projet de fusion avec la Communauté de communes de Clelles et préféré différer cette décision.
Lors de ce rejet au motif de la proximité des élections, l’échéance de juin 2010 avait été annoncée dans un courrier à tous les élus par les Conseillers généraux du Trièves et les Présidents des trois Communautés de communes pour procéder dans les meilleures conditions, avec les nouveaux élus, à ce nécessaire regroupement des trois intercommunalités.
Trois années ont passé… et un nouveau préalable vient d’être imaginé : on nous propose maintenant un nouvel audit financier qui rendra enfin possible une décision en fin d’année prochaine !
Il est de plus en plus clair qu’il n’y a pas de volonté politique de réaliser cette fusion.
Elle fait peur. Peut-être parce qu’elle menace les petits intérêts des uns et des autres.
6 ans de tergiversations, d’hésitations… et de calculs alors que deux autres structures dans le Grésivaudan – 44 communes – et l’Oisans – 20 communes – ont été créées en 6 mois.
Je dois ainsi reconnaître mon échec en tant que Président du Syndicat d’aménagement du Trièves. Le SAT avait reçu mission lors du mandat précédent de fédérer les trop nombreuses structures du Trièves. Il n’y est pas parvenu. Je n’y suis pas parvenu.
Mais l’adage populaire le dit bien : on ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur volonté.
L’attentisme des élus de ce territoire, palpable depuis plusieurs années, encouragé par les élus majeurs, est apparu criant lors de la réunion à Miribel avec le Secrétaire Général de la Préfecture.
Le jeu est trop simple et trop clair pour que la comédie continue ! Il s’agit, pour certains d’éviter la fusion sans le dire. Sans porter la responsabilité de cet échec. Il y a beaucoup d’hypocrisie et de petits calculs dans ces non-décisions consistant à repousser toujours la bonne décision, celle qui est réellement dans l’intérêt général des habitants et du territoire.
Nous, élus de Miribel-Lanchatre, avons donc, à la suite de cette dernière réunion, décidé de réfléchir à l’adhésion de notre commune à la Communauté de communes de l’agglomération Grenobloise.
Attendre sans cesse revient en effet à mettre les habitants de la commune dans une situation défavorable.
Les politiques que le Trièves abandonne ou laisse mourir progressivement en refusant de se regrouper, de se renforcer et de bénéficier ainsi de crédits d’Etat plus importants sont nécessaires à la qualité de vie de nos habitants.
Miribel-Lanchâtre fait partie des communes qui se trouvent en limite de territoire, dont le bassin de vie est situé sur l’agglomération grenobloise et pour lesquelles l’appartenance au Trièves est un choix politique fort.
Le choix politique d’une solidarité de territoire que nous avons effectué avec plaisir depuis plus de 40 ans et qui a été bénéfique aussi bien pour le Trièves que pour notre commune.
Les politiques publiques sont des actions de long terme. Il nous faut plusieurs années pour que les projets se traduisent par des progrès concrets pour les habitants. Ces années triévoises de non décision produiront mécaniquement, dans quelques temps, leurs effets.
Or la force d’attraction de l’agglomération est très grande.
Elle croit régulièrement et s’exerce de plus en plus naturellement sur la vie des habitants et de la collectivité dans de très nombreux domaines :
- pour l’emploi bien sur
- pour les transports : le SMTC dessert la commune du Gua et les cars et taxi-bus viennent à 500 mètres de notre village,
- pour l’eau, à travers le SIVIG
- pour l’assainissement, notre station d’épuration n’est plus aux normes et n’a pas la capacité suffisante, la question se pose d’un renouvellement ou d’un raccordement à Aquapole dont les réseaux sont situés à 500 mètres
- pour la collecte des ordures ménagères
- pour les encombrants : la déchetterie de Vif est plus proche de Miribel que celle Monestier de Clermont
- pour les services et les commerces
- pour la vie associative et culturelle des habitants qui se tournent majoritairement sur Vif.
Les élus de Miribel-Lanchâtre ne souhaitent donc plus attendre pour travailler à l’avenir de leur commune.
Ils considèrent que, compte tenu du contexte de non-décision, de calculs individuels et politiques mais aussi d’hypocrisie qui entourent la question de la simplification institutionnelle du Trièves, la décision doit être prise par la commune de se tourner vers la Métro.
Le choix de la commune n’est pas encore formellement arrêté par l’équipe municipale mais je sens une très grande lassitude chez ces hommes et ces femmes qui se consacrent à la vie publique sur leur temps libre et qui ne comprennent pas toutes ces tergiversations.
Je suis décidé – même si, compte tenu de notre histoire commune et de mon histoire personnelle, c’est un choix très difficile et douloureux – à proposer lors du prochain Conseil municipal de faire le choix de la Communauté d’agglomération de Grenoble.
Je ne peux dans le même temps continuer à être délégué de ma commune à la Communauté de communes de Monestier-de-Clermont et à exercer la fonction de Président du SAT.
Je vous adresse donc, par cette lettre, ma démission de ces deux postes qui prendra effet à compter du 14 Décembre 2010
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mes respectueuses salutations.
Luc PUISSAT
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