Un article que j’ai envoyé aux Nouvelles du pays le 10 janvier et qui parait ces jours ci. J’ai depuis reçu les comptes du CDRA. On verra prochainement que la réalité est encore bien pire que ce que je décris ci dessous…
La France des années 60 comptait 3 niveaux administratifs : la commune, le département et l’état. En 1972, les conseils régionaux ont été créés sans qu’on supprime l’échelon départemental.
Comme il fallait faire plaisir à tout le monde, on a progressivement « saupoudré » les compétences entre les différentes structures.
- - Ainsi la région est en charge des trains régionaux et des lycées
- - Le département du transport de voyageurs par la route et des collèges
Une merveille : un bus arrive en correspondance deux minutes APRES le départ d’un train, il faut des mois de négociations et des dizaines de réunions pour tenter d’y remédier.
De plus, les régions disposent de la clause de compétence générale. Ce qui signifie en clair, qu’elles peuvent s’occuper un peu de tout. D’où la nécessité pour un porteur de projet de multiplier les dossiers au niveau départemental, régional, national où européen afin d’espérer obtenir quelques subventions.
Le conseil général de l’Isère, trouvant ses 58 cantons trop petits, a créé 13 territoires, dont celui du Trièves, dotés chacun d’une maison du territoire mais sans bien entendu supprimer les cantons.
Toujours dans la logique du « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? », la région a trouvé les départements trop grands et les territoires trop petits pour son action de terrain. Elle a donc créé les Contrats de Développement Rhône Alpes (CDRA). Ainsi nous nous sommes vu doté du CDRA sud Isère (http://www.alpes-sud-isere.fr/), montage abracadabrantesque qui regroupe Oisans, Matheysine, Valbonnais, Beaumont, Trièves et le sud Grenoblois et doté d’un « comité de pilotage » joufflu comptant 21 membres. Personne n’a jamais compris l’utilité d’une telle structure à part, bien entendu, les élus qui y siègent. Elus qui expliquent sans rire les convergences entre des régions aussi éloignées et disparates par la « transversalité »…
Cette structure a budget maigrichon de 1,4 millions d’euros annuel, soit la somme colossale de 21 euro 54 pour chacun de ses 65 000 habitants ! A titre de comparaison le seul budget de la commune de Mens, 1500 habitants est de plus de 3.5 millions annuels (http://mairiemens.pagesperso-orange.fr/histo/TUM108.pdf ). Elle dispose de 7 techniciens pour gérer cette « manne ». Ce qui selon mes calculs, qui restent à confirmer, doit approcher le pourcentage vertigineux de 20% de frais de fonctionnement (paiement des salaires, locaux, communications, véhicules, etc). J’attends un démenti…
Or la réforme territoriale présentée par le gouvernement ne propose que de fusionner les postes de conseillers généraux et régionaux sans fusionner les structures administratives. Les futurs conseillers territoriaux seraient amenés à siéger dans les conseils régionaux et généraux maintenus en l’état. Réforme imposée à la hussarde, vite fait mal fait, selon la traditionnelle méthode Sarkozy. Une telle réforme n’aboutira qu’à des économies de bout de chandelle sans résoudre les problèmes d’enchevétrement administratif.
Une vraie réforme consisterait à supprimer l’échelon départemental pour ne garder que la région. Ainsi bus et train seraient gérés par la même autorité, collège et lycée dépendraient de la même structure et les porteurs de projet auraient un dossier de moins à remplir. Economie garantie de temps, d’argent, de salive et de paperasses ! C’est selon moi l’une des idées que devrait porter un candidat aux élections cantonales.
Le public pourrait bien entendu garder des services de proximité, type carte grise, dans les préfectures.
Les élus à ce conseil régional pourraient l’être dans une circonscription assez petite pour rester proche des électeurs. La réforme territorial a été retoqué par le conseil constitutionnel qui a contraint le gouvernement à porter à 3485 le nombre de conseillers territoriaux pour la France. L’Isère qui comptait 58 conseillers généraux comptera encore 49 conseillers territoriaux. Donc et contrairement aux rumeurs alarmistes qui annoncent un seul conseiller territorial pour tout le sud Isère, je suis prêt à prendre le pari que le Trièves obtiendra au moins un représentant au conseil régional Rhone alpes nouvelle version. La tache d’un tel élu ne siégeant que dans une seule assemblée serait lourde mais faisable… à condition qu’on se décide dans le même temps à interdire définitivement le cumul des mandats !
Une telle reconnaissance de l’échelon Trièves par une région devenue incontournable serait une incitation supplémentaire pour nos élus locaux, si timides pour réaliser la fusion des 3 communautés de communes du territoire.
c’est vraiment très explicite et là il y a des économies à faire et une façon de travailler logique.
Gardons nos enseignants et supprimons toute cette bureaucratie farfelue.
bISOUS