Voici donc le nom et le visage de celle que vous attendiez tous ! Devant l’enthousiasme des Trièvoises à soutenir un courageux « petit » candidat écolo-centriste, j’ai demandé à Francoise Boulay, professeure au lycée Louise Michel de Grenoble de bien vouloir être ma suppléante. Une expérience de vie, un caractère bien trempée, de l’énergie, de la conviction… Il en faut pour être enseignant aujourd’hui ! Discuter avec elle m’a permis de sortir un peu des considérations trop Trièvo-trièvoises pour élaborer les propositions de programme que vous lirez bientôt. Vous pourrez faire sa connaissance lors de prochaines réunions et visites que nous ferons dans le Trièves. Je lui laisse la parole :
« Françoise Boulay ,célibataire ! C’est à dire jamais mariée, 2 enfants , 3 petitouts
Née le 19 janvier 1952 à, Soulitré (72) dans la Sarthe profonde
Famille de petits paysans (important, le « petits »)
11 enfants , j’étais la 2ème mais la 1ère fille ; ce n’est pas si anecdotique, la condition féminine, je l’ai connue très jeune ; j’adorais aller à l’école, malgré le mépris cuisant de certaines instits . A l’époque, être pauvre et paysan, ce n’était pas valorisant. L’école était vraiment pour moi la seule porte de sortie.
Etudes éco gestion dans l’ouest : Tours, Le Mans, Rennes .J’ai passé un peu par hasard le capet en 1976 et je l’ai eu ;
Professeur en lycée depuis, à Lisieux, puis Hérouville Saint Clair (14). A Grenoble depuis 1982, d’abord une année aux Eaux Claires, une année d’interruption au Québec, puis depuis à la Louise. J’ai passé l’agrégation en 1990
Je n’ai pas un cv très original !
Donc originaire de la campagne, je suis devenue une citadine, toujours dans les banlieues. J’ai repris le goût de la campagne, de la terre depuis une trentaine d’années. Le jardinage, ça me vide la tête. (Qui ose dire qu’il n’y a de toute façon pas grand-chose à vider ?)
Je n’ai pas choisi d’habiter à la campagne pour des raisons pratiques et « écologiques ». Je voulais restée proche de mon lieu de travail et je voulais aussi que mes enfants puissent être autonomes pour les déplacements. J’ai vécu des années sans voiture et le vélo électrique n’existe que depuis peu de temps.
En dehors de mon travail, j’ai eu une activité associative en tant que parent d’élèves (dans une ZEP), en tant qu’habitante d’un quartier « difficile » en tant que femme aussi (ni putes, ni soumises)
Cela m’a permis d’en prendre quelquefois plein la gueule, et de me rendre compte que le citoyen lambda (et la citoyenne !) n’a décidément pas beaucoup de poids.
Si je suis candidate suppléante à Mens, ce n’est pas parce que je suis meilleure qu’une autre , mais parce qu’aucune autre femme n’a osé franchir le pas . Décréter la parité, c’est un bon pas, le plus dur maintenant est de combattre le sentiment ancestral de « peur »,de crainte »,de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir faire, de…
La politique, ce n’est pas simple pour moi non plus ; tous ces codes, ces acquis, ces prises de position « théoriques », ces réunions creuses interminables pour ceux qui sont venus s’écouter eux-mêmes, cette démagogie souvent, ce n’est pas mon truc. Mais si on ne s’y colle pas, comment faire évoluer les choses ?
Les positions prises par Cap21 dans divers domaines me semblent cohérentes par rapport à ce que je veux défendre.
Francoise Boulay
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