Voici à toutes fins utiles mon ressenti par un bref compte-rendu de la réunion d’hier à Mens, au sujet des problèmes du site de Courtet.
(Salle archi-comble, le monde du Vol Libre bien représenté, mais pas que: nombreux élus, responsables d »associations ou simplement personnes concernées à titre individuel.)
Plusieurs « populations » de pratiquants ont à cohabiter:
- les bergers (pâturages de Rochassac)
- les promeneurs/randonneurs (refuge de Rochassac)
- les libéristes
- les agriculteurs
- les hébergeurs, propriétaires de gîtes, campings, hôtels, restaus, cafés, …
- les chasseurs locaux, en ACCA ou pas
- les chasseurs venus d’ailleurs, accueillis et pris en charge par l’ONF à titre payant…
Et ils cohabitent effectivement: il était frappant (et rare!) d’entendre des agriculteurs et/ou chasseurs jurer que jamais ils n’ont été gênés par les parapentes, et qu’ils vivent en bonne entente.
(Bravo donc aux responsables locaux du Vol Libre, le travail de fond est remarquable semble t-il.)
L’évidente complémentarité et les intérêts croisés des uns et des autres ont été soulignés à maintes reprises.
Ils cohabitent sans qu’une de ces catégories ait besoin d’exclure et d’interdire les autres pour pratiquer son activité.
Sauf… la dernière:
L’ONF organise des chasses payantes (~ 1500 € la tête de chamois ) pour des Nemrod friqués et peu regardants. (venant de toute la France et même de l’étranger)
L’ONF a besoin de ressources financières, ça peut s’entendre, et trouve dans cette activité une rentabilisation des territoires qu’il a à gérer: l’Adjudication de chasse.
Il semble que l’ONF, pour organiser sur le territoire ces chasses payantes et privées, ait besoin de faire le vide en repoussant et supprimant les autres activités citées plus haut.
Ce type de comportement associée à une activité réservée à un petit nombre de nantis, les autochtones vivant très mal les interdits et les privautés, un organisme d’état se comportant en pays conquis, tous les ingrédients sont là pour donner un mélange détonnant.
Et ça a détonné:
Début de réunion tendu, agressivité et rancoeurs importantes, la salle est fortement remontée, le responsable départemental de l’ONF fait face tant bien que mal, plutôt courageusement, contrairement à son subordonné qui « n’a pas pu être présent ce soir »…
Mais pour autant la parole circule, l’assistance s’autorégule avec un certain bonheur, évite les excès verbaux et les pièges, et chacun a pu s’exprimer et proposer des solutions pour sortir de ce blocage.
Aprés quasiment deux heures de débat, promesse est faite d’organiser prochainement une réunion restreinte des différents partenaires pour crever l’abcès et renouer avec la sérénité qui était de mise jusqu’à …il n’y a pas si longtemps.
Le responsable de l’ONF a eu beau affirmer que ces territoires étaient privés puisqu’ils avaient un propriétaire: l’État (!!!), il n’a pu que ressentir l’énorme colère qui montait d’un peu partout, et en tirer – espérons-le – des conséquences en terme d’ouverture et de concertation, et ce dans les meilleurs délais. (Quand il aura pu faire dynamiter le Rocher-de-tous-les-dangers, menaçant paraît-il de son effondrement la route d’accès …et l’harmonie locale.)
En vérité je vous le dis: le printemps du Maghreb a gagné le Trièves !!! les citoyens ne sont plus disposés à s’en laisser conter, les Indignés gagnent du terrain…
Qui aura à y perdre ? Sûrement pas la démocratie.
Bernard Olphand
Parapentiste au C.H.V.D.
Ex Président du club
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