Un article écrit par ma copine Hervé avec qui j’ai passé un merveilleux après midi à Grenoble à essayer cette voiture 100% électrique ! Attention, complet mais ardu, Hervé est un perfectionniste !!!
Mercredi 28 septembre 2011, après moults coups de fils Olivier D. a réussi à nous concocter un essai de la Nissan LEAF dans l’une des rares concessions françaises à disposer de ce véhicule futuriste… (13 au total pour la France et une seule en Rhône Alpes)
Voilà la concession NISSAN, et la star de l’essai qui s’annonce en gros…
Tiens, une « pompe à énergie », où nos enfants feront le plein demain (ou après-demain…)
Voilà l’engin ! La ligne est pas mal, mais le coffre est un peu rikiki, mangé par la batterie, et il n’y a pas de roue de secours !
La voiture de nos enfants ? Pas impossible…
Voilà notre carrosse, accompagné par un sympathique vendeur. Olivier s’élance pour prendre les commandes !
Alors que nous observons quelques détails comme les pneus à basse consommation (pas de petits gains !), la « trappe à carburant » avec ses deux prises pour charge normale ou rapide, et la petite caméra de rétrovision planquée dans la poignée de coffre, extrêmement pratique à l’usage…
C’est parti ! La batterie, pas pleine à 100%, nous promet 159 km d’autonomie. Il fait chaud en ce bel après-midi, et encore plus dans la voiture… Hop, un petit coup de clim’ (en série).
Mais là, horreur ! Nous venons de perdre d’un seul coup 20 km d’autonomie ! C’est gourmand une climatisation…
Clim’ enlevée, on sélectionne à l’aide du petit joystick faisant office de levier de vitesse le mode « ECO » (affiché au tableau de bord). De suite, nous regagnons plus de 10 km d’autonomie par rapport au mode « D ». Le mode ECO adoucit la réponse à l’accélérateur (c’est très sensible d’après Olivier) et favorise la régénération au freinage.
Le parcours nous amène à grimper jusqu’à Uriage, et là, on voit que les montées, ça consomme de l’énergie ! A ce train-là, seulement 98 km d’autonomie restante…
On se rassure comme on peut dans la voiture avec un « gadget » (qui n’en sera pas forcément un pour tout le monde) inclus dans l’ordinateur/GPS : la petite touche « Zero emission » en bas à droite donne accès à une carte représentant le rayon d’action de la voiture, en mode Eco et Normal… Ne manquent que les (futures) bornes de recharge pour que ça serve vraiment à quelque chose !
Sans surprise, le début de la descente permet de régénérer un peu d’autonomie.
Parmi les infos de la gestion énergétique, voilà les graphes de consommation moyenne et instantanée (j’aurais préféré qu’ils soient en Wh/km…).
La conso instantanée est moyennement intéressante en roulant à cause des variations incessantes et parce qu’on atteint très vite le maxi de l’échelle (0,3 kWh/km) mais la conso moyenne (ici calculée depuis quand ? Probablement depuis le début de roulage du véhicule, il y a une semaine…) est une valeur plus parlante si l’on veut adapter sa conduite et savoir quelles sont les capacités de la voiture en fonction de son style de conduite. En l’occurrence, la conso moyenne passée de presque 200 Wh/km est assez élevée, et ne permettrait pas de faire les 175 km d’autonomie revendiquée avec les 24 kWh de capacité de la batterie…
Plus amusant est l’écran des puissances instantanées consommées selon les sources.
La clim’ a droit à son propre « compteur » (je ne savais pas qu’une clim’ pouvait bouffer jusqu’à 6 kW, c’est énorme !), et on voit selon les indications que les « Autre » (écran du tableau de bord, ordinateur, etc) sont aussi des consommateurs électriques non négligeables. Une indication directe pour la climatisation nous informe qu’on gagne 8 km en la coupant, à ce moment-là.
Enfin, cet écran permet de voir la régénération à l’œuvre, dès qu’on lève le pied (il n’y a pas de roue libre possible, contrairement à certains véhicules hybrides).
Petite accélération franche, pour voir que l’on demande presque 65 kW au moteur (environ 88 ch). Et ça pousse fort, plus qu’un gros diesel !
Retour à la case départ : nous avons fait 27 km, mais l’autonomie a chuté de 15 km seulement, super on fabrique des km !
Plus sérieusement, ça donne juste une indication importante : en zone « montagneuse », ou au moins avec du relief, l’efficacité de la régénération en descente permettrai de préserver au moins l’autonomie avancée par Nissan en conditions « normalisées ». Pour des triévois, ça peut se révéler très intéressant !
Parmi les à-côtés alléchants, on notera des frais d’utilisation annoncés comme très peu élevés, avec pour l’entretien une « révision » par an en concession où l’on s’occupe des filtres d’habitacles et, plus important, de l’état des batteries (48 modules Li-Ion disponibles en pièces de rechange à 120 € l’unité) avec un diagnostic sur les charges et l’utilisation qui en est faite. Ceci peut amener la concession à vous donner des conseils d’utilisation de la voiture : quand recharger, etc…
Précisons que la garantie sur le véhicule (qui inclut les batteries) est de 5 ans ou 100 000 km, et que ces dernières sont données pour 80% de capacité restante au bout de 5ans et 65 % au bout de 10 ans.
En sus, il faudra compter environ 50 à 60 €/an de « consommables » (freins, pneus, essuie-glaces,…), dixit notre jeune vendeur, qui ne précise pas sur la base de quel kilométrage annuel.
Dernier point, la recharge complète (chez soi !) coutera en moyenne 2,5 € (et même moins si on en passe une grosse partie en heures creuses), soit environ 1,4 €/100 km.
Ceci permet de faire une estimation de coût d’usage sur une base hypothétique de 10 000 km par an : (100 * 1,4 + 200 + 60) = 400 € !!! C’est effectivement intéressant !
Ce qui l’est beaucoup moins, c’est son prix ! A 36 790 € la version essayée (options peinture métallisée et panneau solaire 12V sur le becquet incluses), auxquels il faut retrancher les 5 000 € d’aide gouvernementale, soit 31 690 €, ça fait cher la seconde voiture comme dit Olivier !
Néanmoins, ça reste un véhicule très intéressant, qui nous fait faire un énorme bond en arrière dans le temps quand il s’agit de rentrer sur Mens dans une honnête voiture diesel de seulement quelques années…
Une dernière petite remarque concernant le chargeur rapide : le seul disponible dans la région, capable de débiter plus de 40 kW pour recharger la LEAF à 80% en ½ h, n’a pas pu être branché à la concession NISSAN faute d’abonnement électrique adapté (« les ordinateurs ou le quickcharger », nous a-t-on dit ! ).
Cette anecdote à le mérite de faire réfléchir à ce qui se passera si des centaines de bornes de ce type sont déployées, que tous les possesseurs de véhicule électrique voudront utiliser en même temps, pendant la pause-repas de midi, ou juste avant de rentrer chez soi si l’on n’a pas de borne normale à la maison…
Hervé
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