Dimanche 13 novembre, les déjantés du Trièves (www.dejantes-du-trieves.fr/) ont décidé d’allier cyclisme et écotourisme. Après une dure grimpée du col de Mens, nous sommes allé visiter la microcentrale de la famille Petrequin, opérationnelle depuis quelques jours, après 11 années de combat.
Il s’agit d’une microcentrale hydroélectrique installée sur le cours supérieur de l’Ebron. Elle reprend en partie les installations d’une ancienne scierie remontant aux guerres de religion et dont la roue a été remplacé par une turbine en 1924.
A l’origine les eaux détournées fournissaient, sous dix mètres de chute, une force motrice directement utilisée par une scie battante.
Actuellement, une usine installée en contre bas de la scierie permet de turbiner 600 litres par secondes sous une hauteur de 20 mètres soit une puissance nominale de 130 KWH brut soit 100 KWH de puissance électrique.
L’aménagement comprend :
- un barrage de prise sur l’Ebron
- un ouvrage séparateur en tête de canal
- un canal d’amenée
- une conduite forcée
- une usine hydroélectrique
- une conduite de fuite
Le barrage
C’est une simple levée d’alluvions établie obliquement dans le lit du torrent, rabattant les eaux sur rive gauche et aboutissant à l’ouvrage de tête du canal d’amenée.
La caractéristique particulière de ce barrage est qu’il ne comporte pas d’évacuateur de crue !
Si le débit du torrent devient un peu supérieur au débit maximum de l’ouvrage de tête, le barrage va déverser en crête sans grand dommage.
En revanche pour une crue plus importante, la lame d’eau va attaquer la crête, provoquer une ou plusieurs brèches et finalement emporter l’ouvrage.
Cet effacement naturel du barrage permet à la crue de passer dans son lit sans plus rencontrer d’obstacle.
Un tel évènement se produit environ une fois par an. Il nécessite la reconstruction du merlon d’alluvion. Avec les moyens de terrassement actuels c’est une opération facile.
C’est donc une façon simple et astucieuse de traiter le problème généralement difficile des évacuateurs de crues
(Il faut noter que, outre un coût faramineux, toute autre solution aurait posé un problème de faisabilité technique en raison de l’absence de seuil rocheux en rivière au droit de l’ouvrage.)
Au moment de notre visite, le merlon venait juste d’être reconstruit et il laissait filtrer un débit conséquent. Les eaux étant chargées d’argile à chaque pluie, il se colmatera avec le temps… jusqu’à sa prochaine destruction.
L’ouvrage de tête
Entièrement nouveau, il réalise une triple fonction :
- Il permet l’entrée dans le canal d’un débit calibré au maximum à 600 l/s.
- Il est muni d’un déversoir latéral qui permet le retour à la rivière du « débit réservé » (aucun bief ne devant être à sec en raison du prélèvement ). Le seuil du déversoir comporte une lame de réglage qui permet d’ajuster manuellement le débit réservé.
- Le dessin de ce déversoir permet le transit des poissons dans l’ouvrage tandis qu’une grille leur interdit l’entrée dans le canal.
Le canal d’amenée
Il est repris de l’aménagement historique et daterait du XVIème sciècle.
D’une longueur de 500 m, il a une pente conséquente de l’ordre de 8/1000. Un projet de tubage de sa partie inférieure doit permettre de récupérer 1 m de chute.
A son extrémité aval une « chambre des eaux » le raccorde à un conduite forcée d’abord en béton puis en polyester de 700mm qui en 200 m environ amène l’eau aux turbines sous 20 m de chute.
L’usine
Ce bâtiment neuf comporte un cuvelage enterré contenant les turbines et au niveau du sol une salle avec les armoires électriques.
A l’arrivée dans le bâtiment, la conduite sépare en deux pour alimenter une turbine Francis et une turbine Pelton. Cette disposition a été choisie pour pouvoir réemployer la Pelton qui donne toute satisfaction à l’exploitant. C’est une roue de fort diamètre pour sa puissance qui nécessite un multiplicateur, mais qui garde un bon rendement pour une large marge de débit.
Les génératrices fournissent du 400V qui sera remonté à 20.000V par EDF à la sortie d’usine.
La fuite est réalisée par une conduite enterrée de l’usine à l’Ebron.
Quand vous parlez de » puissance nominale de 130 KWH brut soit 100 KWH de puissance électrique. » il s’agit dans les 2 cas de kW pas de kWH. Ca n’a rien à voir. Le kWh est une unitée d’energie c’est l ‘énergie qui est délivrée par une puissance de 1kW pendant une duréee d’une heure. C’est la même difference qu’entre un débit et un volume!