« Bonjour, ceci n’est pas notre première réunion en vue des élections de 2014 mais une réunion pour expliquer le travail de notre équipe« . Ainsi s’exprime Jean Paul Mauberret Premier, qui comme son titre ne l’indique pas est deuxième adjoint à l’urbanisme à la mairie de Mens.
Le thème est donc la réfection des adductions d’eau et des égouts et la redéfinition du boulevard Edouard Arnaud. Participent également à la réunion Madame le Maire, 2 conseillers municipaux, le responsable du bureau d’étude et des représentants de la DDE. Sont excusés Gérard Chevally et Michel Guiguet. Dommage car le premier siège dans la commission eau et assainissement et le second est conseiller délégué aux finances (=>
Le conseil municipal de Mens)
ADDUCTION D’EAU & EGOUTS
Le but est de remplacer les canalisations d’eau potable très anciennes qui présentent un taux de fuite très important. Egalement de remplacer le système d’égout dit « unitaire » par un système séparatif. Le système unitaire mélange eaux usées et eaux de pluie. Ce qui a pour effet un risque de saturation de la station d’épuration en cas d’orage. A ce moment il y a évacuation hors station du surplus et donc une pollution de la rivière. Le système séparatif amène les seules eaux usées à la station, les eaux de pluie allant directement à la rivière.
Les travaux consisteront donc à creuser une tranchée dans la rue, du café des Arts jusqu’au pont Carton. On y installera une nouvelle canalisation d’eau potable, une pour l’évacuation des eaux de pluie et une troisème pour celle des eaux usées. Au delà de la rue de l’église, ces dernières ne peuvent pas s’écouler par gravitation vers la station d’épuration. Elles seront donc collectées dans un réservoir situé au pont Carton puis refoulées jusqu’au niveau de la rue de l’église. Deux maisons situées en contrebas du pont disposeront d’une pompe individuelle permettant de remonter leurs eaux usées jusqu’au réservoir. Tout cela évitera de déverser les eaux usées de cette partie du boulevard directement dans la rivière.
Les amenées d’eau des particuliers seront également remplacées. Elles sont parfois en plomb !
Du bel ouvrage d’ingénieur, net et sans bavures !
Le coût sera de 480 000 euros, après utilisation de fonds propres et subvention du conseil général, il devrait rester un emprunt d’environ 300 000 euros remboursable sur 15 ans. Raisonnable…
LE « NOUVEAU » BOULEVARD EDOUARD ARNAUD
L’idée principale est de créer un trottoir adapté aux handicapés d’une largeur d’1 mètre 40, côté café des arts. Egalement un trottoir d’un mètre de l’autre côté. J’approuve ! Pour cela, on supprime de nombreuses places de stationnement dans la première partie du boulevard pour en recréer un nombre équivalent en organisant le stationnement « en bataille » de long du mur Kaltenbach. Selon moi, on aurait pu oser supprimer quelques places, à condition d’avoir une politique un peu imaginative consistant à favoriser l’abandon de la seconde voiture. Par exemple , en soutenant le système de location de véhicules entre particulier de Buzzcar (
http://www.buzzcar.com/fr/reservation/search/?full_address=mens) ou en ayant des transports en commun digne de ce nom (
Témoignages de voyageurs…). Autre problème : on a oublié de créer des places du côté du SIAD où doivent accéder handicapés et personnes âgées .
Soudain des cris fusent de la salle : « Vous êtes en train de nous fabriquer une rampe de lancement pour bagnoles, c’est une autoroute au centre ville ! ». En effet, le projet garde une largeur de voirie de 6 mètres mais en retirant les voitures de chaque coté, il donne une impression de largeur visuelle de près de 10 mètres. Ce qui conduit automatiquement à une augmentation de vitesse des véhicules. Et qui va à l’encontre de toutes les prescriptions en matière de sécurité routière, qui recommande au contraire de réaliser des étroitures. L’automobiliste ne ralentit que lorsqu’il craint de rayer sa belle auto, c’est bien connu ! Malaise du côté du bureau d’étude, Jean Paul Premier est embêté… On parle de réaliser des chicanes mais la DDE tique immédiatement. Ca va créer des bouchons dans Mens l’été. Et si on préfére sauver la vie de nos gosses plutôt que de pouvoir jouer les Fangio dans le village ?
Puis une voix au ton préfectoral s’élève : « Avez vous fait réaliser une étude paysagère ?« . Réponse du bureau d’étude : « Non mais on a réfléchi à l’esthétique« . Un doigt se promène sur la carte : « On pense mettre des jardinières là et pis là« . La voix préfectorale : « C’est du bricolage ! »
Long débat sur le charme des pierres de bord de trottoir, sur celui des vieilles grilles des caves, sur la couleur « passe partout » de l’enrobée résiné qui marquera les croisements. Il est vrai qu’on sent les ingénieurs plutôt adeptes de modernité, de lignes droites et de ciment, toutes choses pas forcément compatibles avec l’aspect patiné et ancien du village.
La mairie va donc revoir sa copie et déposer un cahier de doléance à l’accueil. On demande si une nouvelle réunion publique est possible, une fois la copie revue et avant les travaux de surface qui posent problème. On acquiesce du bout des lèvres. Espérons que la promesse sera tenue. Les habitants voient immédiatement un problème majeur qui échappe totalement aux élus et techniciens qui sont le nez dans le guidon. On peut d’ailleurs s’étonner de la date si tardive de la réunion, quelques jours avant le premier coup de pelle. Comme c’est indiqué, il s’agit bien d’une réunion d’information et pas de concertation. Dommage !
Un souvenir me vient un peu plus tard. Une étude paysagére sur les entrées de Mens avait été réalisé sous feu Philippe Richard. Comme beaucoup de ses congénères, elle a dû finir aux oubliettes et se trouver encore dans un tiroir de la mairie. Il serait intéressant de voir si elle parlait du boulevard Edouard Arnaud. J’envoie un mail à Sainte Annette et à Jean Paul 1er à ce sujet !
LE PONT CARTON
Une petite voix : « J’habite de l’autre coté du pont Carton qu’on doit passer à pied pour aller en ville. Certaines voitures roulent à une vitesse folle, j’ai peur pour mes enfants« .
Roulement de tambour de la DDE. On ne peut pas élargir la voie, une passerelle à coté du pont coûterait 200 000 euros. Mettre un passage piéton étroit serait une protection illusoire. C’est pourtant ce qu’on a fait au niveau de l’étroiture du crédit agricole et c’est mieux que rien. . Un ralentisseur en amont du pont alors ? N’y comptez pas, cela créerait un risque pour les voitures ! Et le risque pour les piétons, on s’en fout ??? Et JP1 de conclure : « Faudra attendre une autre phase des travaux…«
J’objecte : on a bien fait un ralentisseur à l’entrée de Mens venant de Corps en bout d’une grande ligne droite. Réponse DDE : ce ralentisseur ne répond pas aux normes, il est illégal. Pas de chance, ce ralentisseur je le connais bien puisque je l’avais réclamé au maire de l’époque (
http://dodiblog.unblog.fr/2007/12/20/ralentisseurs/). Une étude avait été réalisée, étude qui avait d’ailleurs coûté plus cher que les travaux eux mêmes. L’étude aurait donc mené à une création illégale… J’en conclue donc que la « légalité » est à géométrie variable et que lorsqu’il y a une volonté politique forte, les travaux de sécurisation se font !
La DDE est bien la digne héritière des ponts et chaussées. Le trafic routier avant tout. Bagnole « über alles » ! La nostalgie des années 70, celle des 16 000 morts par an sur les routes, de feu Pompidou qui déclare « La ville doit s’adapter à l’automobile« . Une route départementale reste une route départementale même au cœur d’un village. Le village n’est qu’un artéfact quasi génant. Enervé je suis !
LA DEVIATION
La question qui tue : « Où en est la déviation ? Elle permettrait vraiment de détourner la plupart des voitures et d’apaiser la circulation dans ce secteur« .
Réponse de Madame le Maire et conseillère générale du canton : « Le projet n’est pas abandonné, non non ! D’ailleurs une nouvelle étude va être menée car on s’est aperçu que la sortie côté route de Monestier se faisait dans un virage sans visibilité« .
Bon, on reste poli ! Comment dire ? Il y a donc déjà eu au moins trois études sur le sujet et d’un coup on s’avise : « Ben merde, la sortie elle est dans un virage, on l’avait pas vu. Faut qu’on refasse une étude !«
On peut comprendre que le conseil général ait d’autres priorités, les temps sont durs, les budgets limités. Mais il ferait mieux d’avoir l’honnêteté de dire que le projet est sous la pile pour une décennie et passer à autre chose. Plutôt que de faire patienter le contribuable avec des études bidons qu’il paye avec ses propres impôts. D’ailleurs il serait intéressant de savoir le cout cumulé de ses 4 (ou 5 ?) études !
On reviendra bientôt sur ce passionnant dossier sur Dodiblog !!!
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