Bien tristes élections donc. Avec peut être une lueur d’espoir au bout, sous la forme d’une Europe plus démocratique. On a souligné la montée des partis Eurosceptiques mais ce sont tout de même les partis traditionnels qui demeurent majoritaires. Et parmi eux les conservateurs (212 sièges) sont clairement devant les sociaux démocrates (185), les centristes libéraux (71) et les verts (55). Selon la nouvelle formule le conseil Européen (sorte de sénat Européen), devant « tenir compte » du résultat aux élections, devrait logiquement désigner Jean Claude Juncker tête de liste des conservateurs pour le poste de président de la commission Européenne (« gouvernement » de l’Europe). Il doit ensuite être approuvé par le parlement d’où un possible conflit.
Un conservateur d’expérience, qui a su sauver l’Euro aux pires moments de la crise. Un choix qui ne peut qu’être meilleur que l’insignifiant Barroso, à la tête de la commission pendant 10 longues années. Espérons que les groupes au parlement sauront s’unir pour défendre ce choix. Un président de la commission élu par le parlement plutôt que par d’obscurs accords entre chefs d’état serait une vrai avancée démocratique.
L’excellent Bernard Guetta parlait sur France Inter d’un compromis possible. La commission pour les conservateurs, la présidence du conseil Européen pour le socialiste Martin Schultz (en lieu et place du transparent Hermann Van Rompuy), la présidence du parlement Européen pour mon cher centriste Guy Verhofstadt. Pour mettre tout le monde d’accord, on pourrait même imaginer une présidence alternée, comme cela se fait traditionnellement, Verhofstadt – Ska Keller la très charmante représentante des Verts Européens. Et oui, il y a des Verts astucieux (en Allemagne…).
Mes copains gauchistes vont encore hurler. Un compromis d’arrière boutique, un accord de dupes etc. Yes mais c’est la façon dont fonctionnent (bien mieux que nous !) la Suisse et l’Allemagne depuis des décennies. L’Allemagne où l’alliance droite gauche CDU – SPD a permis la création d’un salaire minimum, ce qui n’était pas gagné d’avance avec Miss Merkel. Et une façon de travailler dont pourrait s’inspirer nos exécutifs locaux, plutôt que de pratiquer l’insupportable formule du « je suis majoritaire, je prend tout ! ».
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