Denise

 

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Le débarquement vu par ma tante Denise, de Normandie, 7 ans à l’époque… Pas elle sur la photo.

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Oui, je suis encore très sensible au 6 juin, mais pas  aux commémorations.
Je me rappelle très bien (j’allais avoir 7 ans le 12  juin).
Je me souviens de ce ciel noir d’avions et les bombes  qui descendaient par chapelets tout près de notre maison. Une peur si intense  que je la ressens encore.
Dans notre petit village (MONFREVILLE) il y avait comme  un désordre, une folie, rien n’était organisé, on entendait et voyait tous ces  tirs, on voyait les Allemands partir avec les chariots et les chevaux, et on  voyait les habitants impies prier, se rassembler. Les adultes ne comprenaient  pas non plus, car sur le bois de notre commune des milliers de bombes ont  été larguées, alors qu’il n’y avait pas un Allemand.
Ma peur était aussi accentuée, car mon Père, avait  « résisté » aux Allemands, mais en solitaire et un officier avait dit devant moi  qu’un jour il le fusillerait.
On a passé plusieurs nuits et jours dans l’abri avec les  voisins, très exposés, car les adultes n’avaient pas de repères.
Mais pour moi, le débarquement a duré très longtemps,  car les troupes et les chars, matériel étaient stockés dans tous les champs avec  toujours les bombardements.
Il y a eu SAINT-LO où les Allemands s’étaient réfugiés,  les Américains n’arrivaient pas à s’imposer (pire, ils tiraient des gros  calibres depuis des bateaux en mer sur leur troupe, car ils pensaient qu’ils  étaient plus avancés)
Chaque jour, beaucoup de  GMC revenaient  remplis de soldats morts, soldats que nous avions vus la veille et a qui on  avait donné des tasses de lait chaud et qui parfois m’avaient prise sur leur  genou. (Avec la guerre, le temps n’a plus de sens, après les avoir connus  seulement quelques heures, nous avions l’impression de les avoir toujours  connus) Souvent, nous allions sous les bombes avec nos petits vélos , les  accompagner au cimetière de LA CAMBE (qui est mai ntenant cimetière  Allemands)
Les alliés ont bien sûr contribués à notre libération,  mais avec des incohérences logistiques qui ont coûté  beaucoup de vie tant  militaires que civiles.
J’étais au discours du Général de Gaulle à Bayeux le 14  juin, sur les épaules de mon père. A partir de cette date, notre village a  retrouvé « un guide » dans tout ce marasme.
Mais la guerre était encore loin d’être  finie…..
Les commémorations telles qu’elles vont être faites,  sont trop politisées et trop commerciales. Mais, par contre, il faut apprendre,  répéter sans cesse  durant la scolarité l’histoire de toutes les guerres du  Monde, c’est cela que tous ces morts voudraient entendre.
Si un jour tu vas à OMAHA, va voir le cimetière de LA  CAMBE et va voir à 4 km mon village MONFREVILLE, tu verras comme il est beau,  avec ses marais.
Mon frère est encore maire à 83 ans,!
Je t’embrasse
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1 Réponse à “Denise”


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