En découvrant notre supplément 4 pages sur la Libération de Nancy, publié ce dimanche, ses yeux se sont embués. Sur la photo de « Une », la Nancéienne Irène Jacob a immédiatement reconnu sa sœur. « La petite fille avec deux petits flots blancs qui se trouve sur le tank et qui porte quatre drapeaux, c’est effectivement Marguerite, ma grande sœur. Elle vit aujourd’hui à Paris ». L’émotion la submerge. Des trémolos dans la voix, elle raconte que ce jour-là, ce grand jour, Marguerite, de sept ans son aînée, venait de sortir de l’école. « Elle devait avoir une dizaine d’années », dit-elle. En réalité « j’avais huit ans », confie Marguerite que nous avons réussi à joindre par téléphone. Sa sœur Irène a vraiment raison quand elle dit que Marguerite « à une mémoire de cheval ». Elle se souvient comme si c’était hier de cette « extraordinaire journée ». « Il y avait une excitation dans toute la ville. Les gens étaient tous aux fenêtres. Moi, j’étais allée à la rencontre des Américains, en direction de l’avenue de la Libération, quand je suis tombée face à face avec le tank ». Marguerite se rappelle qu’un soldat l’a portée pour la placer sur le char. « On m’a ensuite donné les drapeaux pour que je les agite », poursuit Marguerite. Elle n’a surtout pas oublié les Chewing-gum que lui ont offerts les soldats US. « Je n’en avais jamais mangé. Et pendant la guerre, nous n’avions pas de bonbons. C’était mes tout premiers », se remémore-t-elle. Ce 15 septembre 1944, Marguerite venait de croquer dans la liberté. Un bonheur dont elle en conserve, encore aujourd’hui, un parfum sucré.
Alexandre POPLAVSKY
NDLR : Marguerite, fille d’Antoinette…, ma maman !
MARGUERITE EST ENTREE DANS L’HISTOIRE, CAR CETTE PHOTO
RESTERA TOUJOURS DANS LES ARCHIVES DE L’HISTOIRE DE FRANCE.
( Merci à IRENE (sa sœur)