Jusqu’à présent vous connaissiez les voitures électriques et les voitures hybrides, mais pour les vélos assistés il n’y avait que des vélos électriques. Les Hector Delta sont des prototypes d’une nouvelle technologie Française de vélos assistés hybride thermique à grand rayon d’action (autonomie 500 km et rien à voir avec un cyclomoteur, c’est un vélo).
L’innovation repose sur l’hybridation Delta dont les brevets ont été étendus international par le CEA (rien à voir avec l’hybridation Toyota), elle ne porte pas sur le moteur, mais sur une transmission qui permet notamment au moteur de ne fonctionner que sur son point de meilleur rendement en toutes circonstances.
Le résultat est une grande sobriété, des capacités de grimpeur peu communes (franchissement de pentes supérieur à 35%).
Pour notre coup d’essai l’an dernier, nous avions déjà réalisé la terrible classique cycliste « Grenoble Nice dans la journée », 320km et 3200 m de dénivelé, à 36,3 km/h de moyenne avec 1,55 litre pour les versions essence et 1,92 litre par la version végétarienne éthanol (alcool de betterave) alors que la moyenne d’âge des participants était de 62 ans. (Respectivement 0,48 et 0,61 L/100km)
Avec l’expérience acquise et les progrès sur la technique, l’objectif ambitieux de cette année était de faire moins d’un litre pour le parcours à la même vitesse soit 35% de progrès en efficacité énergétique (et 1,5 litre pour la version bioéthanol, carburant qui contient moins d’énergie par litre).
Objectif totalement rempli ce mardi 23 Juin par Gerard Facco, Olivier Laforge, Gilles Gullon et Yvan Pesenti (l’inventeur). 4 vélos au départ, 4 à l’arrivée, 36,5 km/h de moyenne, un peu moins de 8 heures 30 de selles, 12 heures avec les arrêts repas et interviews journalistes.
Avec une performance énergétique de première ordre de 0,88 litre pour Gerard Facco notre doyen de 65 ans, à égalité avec notre « junior » Gilles Gullon 47 ans. Soit 0,28 L/100km.
Une performance incroyable de 0,6 litre pour Olivier Laforge qui est un cyclotouriste aguerri de 50 ans, capable de faire ce parcours à 26 de moyenne en vélo de course. Soit 0,19 L/100 à 36,5 de moyenne.
Enfin 1,48 litre pour la version éthanol mené par le ventripotent maillon faible de l’équipe, (moi-même 55ans, 85 kg et entrainement Microsoft office) soit 0,46 L/100km.
En équivalence énergétique j’aurai échoué puisque 1,48 litre d’éthanol sont équivalent à 1,1 litre d’essence, mais par bonheur le chiffre rond inférieur à 1,92 L de 2014 était 1,5 litre…
- Parti à 6 heures de Claix, nous avons eu du vent de face jusqu’au col de Lus, que nous avons passé avant 8 heures (moyenne 34 kmh).
- Pas de vent jusqu’à Serres (km 100) où un correspondant du DL nous attendait à 9 heures, petit déjeuné, interview, échange avec les passants (moyenne 36 kmh)
- Vent de travers jusqu’à Saint André les Alpes 13 H 30 (Km 220), déjeuné interview avec correspondant local et toujours autant de bienveillance envers notre tentative. (Moy 37 kmh)
- Bon vent dans le dos jusqu’à Malaussène (Km 270) la plus belle portion du périple, paysage magnifique col de Toutes Aures, descente énorme (Moy 37,5)
- A Malaussène Eole se fâche et nous regarde maintenant dans les yeux en se renforçant jusqu’à 40 kmh, mais nous avons de l’avance sur la moyenne, encore de la marge en carburant (moins pour moi…) et finissons en douceur, le succès du challenge aidant à affronter ces conditions finales assez infernales. Avec du retard sur la moyenne et plus assez d’énergie, cela aurait été un calvaire, mais nous avions prévu cela et pris volontairement beaucoup d’avance (une leçon tirée de notre précédente édition)
Comment comparer cette efficacité, avec celle d’un véhicule électrique qui consomme 0 L/100 km ?
Retenez qu’il a fallu l’équivalent d’un litre d’essence en uranium, plutonium, charbon ou gaz pour produire, acheminer l’électricité nécessaire à charger une batterie de 2 kwh. Le challenge serait donc de faire le même trajet à la même vitesse (pas de problème), avec 2 kwh de batterie (15kg) ce qui ne sera pas facile (6,5 wh/km).
Une Twizy qui fait 70 km avec ses 6 kwh de batterie, consomme donc l’équivalent énergétique de 4,5 L/100km en uranium en France et charbon ailleurs.
Plus que jamais la seule bonne énergie, reste celle que l’on ne consomme pas et là cela en fait déjà pas mal en moins.
Notre ambition faire encore mieux l’année prochaine et obtenir une législation pour ces appareils qui restent interdit de réseau routier, faute de législation adaptée (même situation pour les vélos assisté électriques dépassant 25 kmh qui roulent hors la loi, par dizaines de milliers en France)
Yvan Pesenti
Plus : http://hectordelta.com/
Le record précédent : Grenoble Nice en vélo assistés hybrides avec 1,95 litre de bioéthanol ou 1,55 L d’essence
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