Communiqué de l’ami René de Grenoble :
LA MODIFICATION DU PLAN DE CIRCULATION AU CENTRE VILLE DE GRENOBLE OU L’ART DE FAIRE S’EVAPORER LES VOITURES ???
Un nouveau plan de circulation a été présenté pour Grenoble en septembre dernier. (Cf. Le Dauphiné Libéré : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2016/09/16/cela-faisait-de-nombreuses-annees-que-le-plan-de-circulation-du-centre-ville-de-grenoble-n-avait-pas)
Pour le défendre, la Métro a présenté un dossier à la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) qui peut être consulté sur les adresses :
http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/2016-isere-a4156.html
et http://www.auvergne-rhonealpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/zip/dossier_partie2-3.zip
L’une des mesures clés de ce nouveau plan est la suppression de la circulation sur le boulevard Agutte Sembat et la grande question que cela pose bien évidemment est l’impact du report de cette circulation sur les autres voies parallèles à ce boulevard, en particulier l’avenue Gambetta (devenue à double sens) et le cours Jean Jaurès. Or le document (en particulier celui correspondant à la seconde référence) s’attache à montrer que l’impact sera faible et pourtant les chiffres annoncés suscitent quelques interrogations…
La figure ci-après montre l’évolution globale voie par voie tous sens de circulation confondus selon l’étude commanditée par la Métro pour la DREAL.
La suppression de la circulation avenue Agutte Sembat conduit à une réduction de 950 véhicules par heure en période de pointe. D’après cette figure, cette réduction considérable ne se traduit que par un faible impact sur les voies parallèles, + 110 véhicules/h cours Gambetta et + 80 véhicules/h sur l’avenue Jean Jaurès.
Par quel miracle cet impact est-il aussi faible ? La réponse se trouve sur un autre schéma de la même étude qui décrit, en fonction du sens de circulation, l’évolution cumulée de la circulation sur les trois axes, Agutte Sembat, Gambetta et Jean Jaurès.
Toujours selon ce schéma, dans le sens sud-nord, la circulation passe de 1500 à 1290 véhicules/h soit moins 210 véhicules/h et, dans le sens nord-sud, elle est réduite de 550 véhicules (passant de 1930 à 1380 v/h), soit une réduction de l’ordre de 30% alors que la diminution globale du trafic attendue en centre ville par la mesure va de -5 à -15%. D’où viennent ces chiffres hypothèse ? Comment se justifient-ils ? C’est une question fondamentale car ils conduisent au constat d’une très faible augmentation de la circulation cumulée sur les axes Gambetta et Jean Jaurès. Mais ce n’est pas tout.
Au total, ce sont donc 760 (210 + 550) véhicules/h qui vont disparaitre de la circulation dans le trafic nord-sud dans les deux sens de circulation. Cette diminution très conséquente devrait avoir un impact fort sur l’accès nord de Grenoble, c’est-à-dire à l’arrivée de l’autoroute A48 ou sur la circulation sur les quais. Et bien non, seule une diminution de 90 v/h est constatée sur l’A48 ; partout ailleurs la circulation augmente. Les 760 véhicules se sont littéralement volatilisés.
Ce constat est grave car tous les résultats présentés par la Métro ont servi à démontrer que l’impact de la modification de la circulation au centre de Grenoble serait positif du point de vue de la pollution sonore et de la qualité de l’air. Qu’en serait-il si les résultats intégraient la présence des 760 véhicules/h qui ont été oubliés, sauf si une erreur de raisonnement apparaissait dans cette analyse ???
Commentaires récents