Le Trièves s’est doté d’un projet TEPOS (Territoire à energie Positive) consistant en une politique volontariste de diminution des consommations d’énergie ET de production d’énergie renouvelable. Dans ce schéma, l’éolien n’était qu’une perspective à moyen terme. Il y avait cependant 2 scénarios : avec ou sans éoliennes. Dans le premier cas, les courbes de consommation et de production d’énergie se croisaient en 2034, dans le second en 2042.
Les choses se sont précipitées suite à la proposition d’un projet éolien par les sociétés Valeco et EDP Renewables, auprès des communes du Percy pour la première, de Saint Maurice en Trièves et de Monestier du Percy pour la seconde.
Le maire du Percy, jugeant que la question dépassait largement le cadre de sa commune, a alors demandé à la CDC du Trièves de s’emparer du sujet.
Celle ci a organisé une vaste concertation : une première réunion publique, une enquête très détaillée menée auprès de 80 Trièvois par un groupe d’étudiant en master2, puis constitution d’un comité de réflexion qui devra émettre un avis après 5 réunions en interne et une seconde réunion publique.
Ce comité, dont je fais partie, aura 2 options :
- Proposer à la CDC d’arrêter net le projet.
- Proposer de lancer des études préliminaires à une EVENTUELLE implantation. C’est l’option que je défend !
Les partisans de cette seconde option envisagent peu ou prou le scénario suivant :
- Faire une ou deux pré-études sur les sujets pour lesquels il pourrait y avoir une sensibilité dans le Trièves. Ces études de pré-faisabilité peuvent être intégralement subventionnées dans le cadre d’un dispositif « d’amorcage ».
- Si ces pré-études ne montrent pas d’impossibilité du projet, établir un cahier des charges précis, prenant en compte les intérêts des collectivités et des habitants.
- Faire un appel d’offre auprès de différents opérateurs éoliens et sélectionner celui qui y répond le mieux.
- Constituer dès la phase d’étude une société dont le capital sera partagé entre l’opérateur, les collectivités et les habitants. Ceci afin d’avoir une gouvernance permettant une vraie co-décision, sur des sujets tels que le nombre, la taille, l’implantation ou le type de machines.
- Mener des études de vent, paysagères, acoustiques, hydrologiques, ornithologiques et chiroptérologiques (les chauves souris). Si le vent est insuffisant ou si on trouve une autoroute à oiseaux, le projet ne se fera pas !
- Si le résultat de ces études est favorable, il y aura présentation en conseil municipal et réunion publique.
- Si le résultat est encore positif, il y aura dépôt de permis de construire qui entrainera une enquête d’utilité publique.
- Si cette enquête est toujours positive, les recours seront encore possibles.
- Il faudra encore obtenir les autorisations de construire, d’exploiter, de raccorder, boucler le montage financier, faire des réunions de chantier avant de pouvoir commencer la construction.
On voit qu’une étude n’aboutit que très difficilement à un projet. Et que tout cela prend au minimum 8 ans. Ce qui permettra de mettre en place les éoliennes de 2024, encore plus silencieuses et d’un meilleur rendement, si les études sont lancées cette année.
Le Trièves peut profiter de multiples retombées économiques : rentrées fiscales de l’ordre de 200 000 euros par an pour les communes et la CDC, loyer pour chaque machine répartis entre les propriétaires du terrain et leur voisins, activité économique importante et adaptée à nos entreprises locales de taille moyenne (Pellisard…), lors des phases de construction et de démantèlement. Et dans le cadre du projet participatif, bénéfices de la participation au capital pour les collectivités locales et les habitants.
Un parc éolien est une installation à caractère totalement réversible. L’opérateur est tenu de verser 50000 euros par machine, sur un compte bloqué, en vue du futur démantèlement. En rajoutant le prix de récupération des matériaux (acier, cuivre), cette somme suffit amplement à une remise en état du site.
Avec ce type d’énergie, nous laissons à nos enfants le choix de leur avenir ! A l’inverse, lorsqu’on utilise de l’énergie fossile, on envoie du CO2 dans l’atmosphère pour des centaines d’années. Avec le nucléaire (75 % de l’électricité Française), on produit des déchets pour des dizaines de milliers d’années. On dépasse le temps historique pour pourrir la planète sur des temps géologiques ! Nous vivons à crédit sur le dos des générations futures !
Olivier Dodinot
Réunion publique le 21 mars à 18 h, salle Eloi Ville à Saint Martin de Clelles.
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